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Ecologie : « Nous perdrions notre temps à rester clivants dans une période où des ententes sont à mettre en place »

Gouverner n’aura jamais été plus difficile que dans la période qui s’ouvre. Quelle coalition, pour quelle politique ? Le passage par la case « parlementaire » s’imposera pour limiter le risque de motions de censure. Mais cela suffira-t-il pour gouverner ? Prenons l’exemple de l’écologie, thème politique aussi passionnant que déroutant. Il est vital puisqu’il est question de rien de moins que de la vie sur Terre, donc de la nôtre.
Bien qu’a priori consensuel – personne n’oserait nier l’importance du devenir de la planète –, il s’avère dans les faits entravé à tous les étages et constamment mis au second plan, soit dans les priorités affichées par les Français ou les gouvernants, soit dans les arbitrages à faire quand la protection de l’environnement est susceptible de gêner un autre secteur (économique, notamment).
Quant à sa traduction politique, elle se situe désormais à l’extrême gauche du paysage politique, ce qui n’aide évidemment pas sa progression électorale. S’ils étaient en capacité de l’entendre, j’inviterais volontiers mes anciens amis d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à profiter de la situation pour s’émanciper de cette gauche radicale dans laquelle ils se sont enfermés et que j’ai quittée depuis bien longtemps.
Au fond, l’écologie est à l’image de ce que les Français ont arbitré à l’issue des dernières législatives : une priorité qu’il faut concilier à d’autres priorités parfois contradictoires. Une injonction faite au monde politique de construire des compromis sur chaque question concrète qui se pose à la société. Dans un tel contexte, comment avancer et éviter le statu quo ? Les voies esquissées sont nombreuses.
Parmi les écologistes, il y a ceux qui pensent que la solution réside dans une « révolution » radicale. On change le système et tout ira mieux ! Comment ? La question reste en suspens. Une majorité à EELV se situe sur cette ligne, ce qui explique en grande partie leur proximité avec La France insoumise (LFI). D’autres, dont je fais partie – et il en existe aussi au sein d’EELV –, croient davantage à la construction de compromis. Une option plus durable, dans le sens où les réformes adoptées peuvent durer au-delà des alternances politiques… Précisément, notre pays a un besoin vital de compromis aujourd’hui. C’est donc le moment d’en proposer.
En matière d’écologie, de très nombreuses questions ne font pas consensus dans notre pays : usages de l’eau, normes environnementales agricoles et industrielles, fiscalité écologique et financement de la transition, complexité administrative, décentralisation et répartition des compétences entre collectivités locales, prix de l’énergie, sobriété énergétique, chasse… Jusqu’à présent, les positions, souvent radicales de part et d’autre des camps qui s’opposent, ont plutôt conduit, au mieux, à une forme de statu quo.
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